Last updated on mars 12, 2022

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Récemment, j'ai expliqué ce que j'entends par « véritable orgasme », en l'opposant à un « orgasme local » et à un « orgasme hâtif ».

Un orgasme hâtif se produit lorsque vous vous concentrez tellement sur l'objectif de l'orgasme que vous n'appréciez pas le voyage. La satisfaction peut sembler un peu vide ou du moins fade ; et dans le pire des cas, vous pouvez vous faire mal ou faire mal à votre partenaire par inadvertance. Le « vrai orgasme » est une sensation qui engloutit tout le corps et l'esprit, et vous fait perdre le contrôle du temps, de la parole et des fonctions motrices. Vous vous souviendrez certainement d'un véritable orgasme pendant des jours, parfois même pendant des années ; et à chaque fois, vous aurez le sourire aux lèvres. Dans tous les cas, il existe une structure commune à l’orgasme.

La structure commune.

Dans tous les cas, le moment de l'orgasme (soit « hâtif », « local » ou « complet ») est un moment où la concentration des stimuli accumulés atteint un point où elle dépasse le désir de plus, libérant ainsi la tension du désir.

Le processus consiste à stimuler afin de créer du désir, de donner du plaisir et d'accumuler les deux, tout en accumulant toujours un peu plus de désir que de plaisir. Plus vous accumulez et intégrez les deux, plus la « libération » sera intense. (Du moins, c'est ainsi que je théorise mon expérience.) Ainsi, voici comment se déroule une interaction réussie (j'utiliserai « vous » et « je » pour faciliter la narration) :

Vous avez un certain désir, c'est réciproque, et nous passons du temps ensemble. Le désir s’accumule dans notre interaction, jusqu'à ce que nous nous commencions à échanger du toucher.

Puis, je vous donne quelques sensations agréables. Chacune d'elles évoque plus de plaisir potentiel, et cela vous fait en désirer encore plus. Puis, je continue à vous donner plus de plaisir, un peu plus qu'avant, et votre désir grandit aussi, et vous aspirez toujours à encore plus. A chaque minute, votre plaisir s'intensifie, mais en parallèle le désir monte aussi, et reste un peu plus haut - vous en voulez toujours plus, et cela crée une agréable frustration.

Au fil du temps, de nouvelles sensations agréables s'accumulent, et le désir aussi, jusqu'à ce que votre désir de plaisir soit plus fort que votre volonté, qu'il atteigne une telle hauteur qu'il en devient une envie irrépressible. Enfin, votre attention, votre conscience, tout en vous s'abandonne à cette sensation de vouloir plus, de relâcher les tensions.

Notre action devient de plus en plus intense. Et, si nos mouvements sont justes, la libération arrive dans une vague de plaisir intense qui dépasse le point culminant du désir. L'intensité de la sensation est en relation directe avec le désir et le plaisir accumulés.

Après le point culminant, il y a un moment de calme satisfait ou même de béatitude si l'orgasme a été intense. C'est le moment où l’on peut s'imprégner du plaisir, qu’on appelle souvent « afterglow » (illumination résiduelle ?) - l'intensité de la sensation de félicité et de bonheur de cet afterglow est généralement liée à l'intensité de l'orgasme lui-même.

Sur le graphique, le désir est rouge, la stimulation (action délibérée) est bleue et le plaisir est vert. 

L'échelle que j'utilise sur le graphique est arbitraire. Je ne suis même pas sûr que mes axes soient linéaires. L'axe des abscisses, le temps, n'est pas linéaire et ne peut pas l’être car le temps varie énormément, y compris au sein d’un même couple. Parfois, vous aurez besoin de 45 minutes de « préliminaires » et aurez un « orgasme complet » en 5 minutes ; d'autres fois, ce sera 20 minutes de toucher avant d’atteindre les parties génitales, et 40 minutes jusqu'au premier orgasme !

Parfois, le désir initial peut commencer très bas, en particulier pour les couples mariés. Dans ce cas, vous choisissez de commencer une relation sexuelle avec peu de désir initial, car vous savez que ce sera agréable (comme si vous décidiez d'aller à la salle de sport). Dans ce cas, le plaisir suscité par la sensation commence souvent plus haut que le désir. Quoi qu'il en soit, si le désir monte plus vite, vous rejoindrez donc le graphe.

Dans le cas d'un "orgasme hâtif"

Lorsqu'on se masturbe avec l'esprit tourné vers l'objectif, le temps de relâchement post-climax n'est pas très agréable, et n’est vraiment pas un « afterglow ». C'est pourquoi tant de gens se précipitent hors du lit, vont sous la douche, se retournent et s’endorment, ou vont immédiatement faire autre chose après le sexe - ils se sont précipités vers l'orgasme, sans trop se soucier de leurs sensations et de leur corps (masturbés ensemble ?) ; et ils ne se sentent pas vraiment bien, n’ont pas envie de rester dans la sensation.

Un "orgasme rapide" peut être un "orgasme hâtif" ou un "orgasme local". La différence réside dans l'excès de stimulation par rapport au plaisir réel, dans le cas du "hâtif".

Les graphiques sont conçus de la même manière.

Cependant, l'intensité d'un « vrai orgasme » est tellement différente de l'intensité d'un orgasme précipité que ces échelles ne peuvent pas être vraiment comparables.

Ce qui est important ici, c'est la différence entre l'intensité du désir, de la stimulation et du plaisir. La différence de concentration (plus de stimulation, moins de plaisir) est ce qui rend le résultat différent. Bien sûr, par définition, un orgasme rapide ne durera pas aussi longtemps et arrivera plus rapidement.

Une autre différence est la rapide diminution des sensations après l'apogée. C'est la différence entre la stimulation (vers l'orgasme) et le plaisir réel qui rend la période de "refroidissement" beaucoup plus déconnectée. Il y a une sorte d'épuisement qui vient de cette intense sur-stimulation. Après un sprint, vous voulez prendre une douche, alors qu'après une longue balade agréable, vous voulez vous imprégner du paysage.

En revanche, lorsque l'orgasme est vraiment intense et plein de plaisir, le retour au calme est un état de béatitude et de plénitude. Vous n’avez pas envie de partir une fois l’orgasme atteint, au contraire, vous avez envie de rester, de vous émerveiller de ce qui vient de se passer et partager votre gratitude avec votre partenaire. C'est un moment de sentiments et de connexion profonde.

Quand j'ai découvert ce que peut être un véritable orgasme, cela m'a fait voir la sexualité comme une expérience sacrée, une voie vers une union mystique avec mon amante. Beaucoup de gens qui découvrent cette sensation intense la perçoivent comme faisant partie de leur lien spirituel l’un avec l’autre.


Orgasmes multiples

Habituellement, après l'éjaculation, le pénis est indisponible pendant 20 minutes en moyenne - il peut même être douloureux de continuer à bouger pendant les quelques minutes qui suivent l'éjaculation. Mais rester et s'imprégner de la sensation agréable et de la proximité, sans bouger, peut vraiment prolonger le plaisir et la jouissance. De plus, bien sûr, cela contribue à renforcer le sentiment d'intimité et de proximité mutuelle.

Le clitoris externe (gland, capuchon et externe du corps) a une réaction similaire : après un « pic », sa sensibilité le rendra généralement indisponible pendant un certain temps : il sera soit désensibilisé, soit sensible au point d'être douloureux (ce qui est à peine surprenant, puisqu’il est fondamentalement structuré de la même façon qu'un pénis).

Un vagin, en revanche, n'a pas un contraste aussi net entre l'avant et l'après - les tissus restent prêts à profiter du plaisir pendant la période de "redescente" ; ce qui permet une interaction continue. Le plaisir recule légèrement mais ne redescend pas très bas.

Si les choses ont été faites comme il faut (surtout sans "forcer", c'est-à-dire en ayant bien pris le temps que le vagin soit complètement préparé), le plaisir ressenti pendant la période de "redescente", si la stimulation continue, peut être la base d'une nouvelle montée du désir et de plaisir, et conduire à plus d'orgasmes. Cette succession d'orgasmes multiples peut durer très longtemps.

Mieux encore, généralement, ces orgasmes profonds ont tendance à s'intensifier au fur et à mesure qu'ils s'accumulent.